(Collage for the cover of my most recent notebook I use as a journal)
Cher.e ami.e,
Tsundoku, c’est le mot japonais que désigne le fait d’accumuler les livres sans les lire. Personnellement, je n’ai jamais été de ces gens qui achètent des livres qu’ils ne lisent pas. Je lis tous les livres que j’achète et j’arrête de les lire si une fois commencés, je découvre qu’ils ne me plaisent pas. Je me force rarement à finir un livre qui ne me plaît pas. Il y a tellement de livres interessants à lire que je ne pourrais pas tous les lire de mon vivant alors pourquoi me forcer à finir un livre qui n’est pas à mon goût ?
Bon, d’accord, j’avoue, j’ai en ma possession deux ou trois livres que j’ai acheté en ayant l’intention de les lire plus tard, il s’agit surtout de livres d’essais ou de fiction que je mettrais dans la catégorie “militantisme”. J’en ai lu beaucoup de ces livres pendant ma vingtaine mais vers 2018 j’ai décidé d’arrêter de lire des livres qui parlent des traumatismes des noirs. J’ai trouvé que j’en savais bien assez. Etre une personne noire avec une conscience de race, de classe et de race c’est quand même un délire parce que tu veux en apprendre plus sur les racines de tous ces maux mais plus tu apprends plus la rage te prend parce qu’au final, ces préjudices et traumatismes ne se sont jamais arrêtés. Comme l’a dit James Baldwin “ Être un Noir dans ce pays et être relativement conscient, c'est être en colère presque tout le temps.” Son pays c’etait les Etats unis mais sa citation marche pour tous les endroits où il y a des noirs, surtout en Afrique. Si j’ai dû arrêter de lire des livres sur les traumatismes racistes et misogynoir que je vivais quand j’étais à Paris , j’ai aussi dû éteindre mon cerveau souvent pour profiter de la vie en Côte d’Ivoire, fille ainée du Néocolonialisme français. Pas le choix. L’ignorance est une bénédiction et il faut parfois s’imposer cette bénédiction pour ne pas être en depression en permanence.
Tout ça pour dire qu’en général questions accumulation de livres non lus, ça va pour moi. Mon problème en revanche, c’est les carnets. J’en achète toujours en me disant que je vais y écrire des tas de trucs intéressants alors que je sais très bien que la plupart des choses que j’écris, je les écris directement sur mon ordinateur. D’ailleurs, depuis que j’ai commencé à écrire cette newsletter, j’écris de moins en moins dans mon journal intime. Il faut croire que c’est ici que je déverse tout donc je n’ai plus besoin de le faire ailleurs. Merci de me lire. D’ailleurs je pense qu’une fois par an, je vais imprimer tous les essais personnels que je publie ici et les coller dans mon journal. Ils me serviront aussi pour mon futur livre d’essais afroféministes autobiographiques. Mais revenons aux carnets. J’adore les carnets, je ne peux pas y résister. Leurs couvertures sont toujours super mignonnes et à chaque fois je suis persuadée que le carnet que je suis en train d’acheter va être LE bon. Celui qui va me transformer en ecrivaine des siècles précedents, avant que la machine à écrire ou l’ordinateur ne soit inventés. Evidemment, ça ne se passe jamais comme ça.
En déménageant, j’ai retrouvé un petit carnet adorable que j’ai acheté après ma visite en barque sur les canaux de Xochimilco, lors de mon voyage à Mexico city l’année dernière. Sur la couverture de ce carnet, il y a une trajinera, petite barque colorée typique, entourée de fleurs multicolores avec l’inscription “Xochimilco” écrite en haut en lettres épaisses et colorées également. Je ne sais pas quelle justification je me suis donnée pour acheter celui-ci mais je me souviens de l’excuse que je m'étais donné pour acheter un autre mini carnet fait à la main à une blanche hippie qui tenait un stand de vente d’objets sur le belvédère du parc de Belleville à Paris, un jour de canicule. J’avais acheté ce carnet avec un petit éventail en papier lui aussi fait à la main et étant donné qu’il y avait un court poème écrit sur la couverture du carnet, je m’étais dit que j’allais l’utiliser pour écrire des Haïku. Près de deux ans plus tard, je n’ai pas écrit une seule ligne sur ce carnet, même pas une liste de course.
Mon amour pour les carnets a commencé il y a longtemps déjà. Le jour où j’ai fêté mes 13 ans, j’ai pris l’argent que j’avais reçu en cadeau pour aller acheter le journal intime avec cadenas qui me faisait de l'œil à la librairie d’à côté de ma maison depuis des mois. Ma petite soeur trouvait toujours le moyen d’ouvrir le cadenas dont j’avais caché la clé pour lire mes récits intimes et ça me rendait folle. Je crois que j’ai fini par arrêter d'écrire dans ce carnet à cause de ça. Je me demande où il se trouve à présent. Il doit être dans un des nombreux cartons et valises où se trouvent les tonnes de cachiers, livres et classeurs; résidus des nombreuses années d’études des trois enfants que ma mère a élevé et qui encombrent le petit appartement où elle les a élevés. Je serais curieuse de revoir ce que j’’écrivais à treize ans. Je pense que mes problèmes d’enfant me paraîtront très risibles à présent.
Après ce journal dont la nature privée était ignorée par ma soeur en connaissance de cause, je n’ai pas eu de journal jusqu’à ce que j’aille faire mon année d'échange Erasmus à Liverpool en Angleterre. Ma meilleure amie de l’époque m’avait acheté un petit carnet de la marque Moleskine dont la couverture était décorée. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas cette marque, Moleskine est une marque de papeterie qui fait de nombreux types de carnets, dont des carnets à couverture spéciales et à éditions limitées comme celui qui m’a été offert. Ma meilleure amie et moi etions en train de flâner dans une grande librairie des Halles à Paris, quand elle s’est approchée du rayon papeterie où se trouvaient les carnets Moleskine. Je me souviens l’avoir suivi pour lui dire que ça ne servait à rien de mettre autant d’argent dans un carnet aussi joli soit-il. Je crois que les mots exactes que j’ai utilisé sont les suivants : “ Que le carnet soit beau ou pas, les mots que tu vas écrire dedans seront les mêmes.” Nous étions étudiantes et pauvres après tout. C’est à ce moment là qu’elle me répondit “ en fait je veux l’achèter pour toi”. Après les quelques secondes de surprise initiale j’ai explosé de rire et j’ai accepté. Bien sûr que j’ai accepté. Je n’avais pas l’habitude de recevoir ce genre d’attention.
Avant de partir faire mon année d’études en Angleterre, j’avais organisé un picnic sur la pointe de l’île de la cité et j’avais demandé à mes amies de la fac de m’écrire un petit mot en préface de mon carnet. J’ai fait la même chose avec le second carnet que j’ai moi-même acheté quelques années plus tard, lorsque j’eu terminé d’écrire sur les pages du premier carnet. Cette fois, c’etait juste avant d’aller faire mon stage de fin d’études au Brésil. J’ai bien pris soin de choisir le même type de carnet que celui que mon amie m’avait acheté précédemment et juste comme ça, la tradition des jolis carnets était lancée. J’aime bien relire les petits mots que mes amies de l’époque m’ont écrit car ils font toujours ressortir des images claires et des souvenirs bien précis de ma vie à cette époque-là. Mes aventures à Liverpool remplissent le premier carnet et je suis si contente de l’avoir comme témoin de cette année tellement merveilleuse que je me demande parfois si je l’ai vraiment vécue. Mais en plus des albums entiers déversés de mon appareil photos numérique sur Facebook, les quelques photos collées dans le carnet, les tickets de trains et autres souvenirs sous forme physique me rappellent que oui, je l’ai belle ét bien vécue cette époque. Je regrette même à présent de ne pas avoir y avoir mis plus de souvenirs non écrits comme les tickets d’entrée de nos nombreuses soirées, les tickets de caisse, plus de photos, et d’autres petits souvenirs. Je t’ai déjà dit que je suis très mélancolique et mes souvenirs bons comme mauvais, reviennent me visiter souvent.
Voilà en quelques lignes l’origine de la tradition de mes jolis carnets Moleskine, traditions que j’ai maintenue pendant près d’une décennie. D’ailleurs j’ai ramené ces carnets avec moi à Abidjan car ils me paraissaient trop intimes pour les laisser derrière moi. Cela fait trois ans que j’appréhende de les rouvrir car s’ils ont été les témoins de moments superbes, ils ont été aussi les témoins des pires moments. A tel point qu’un jour d’hiver 2017, j’avais pris la décision d’arrêter d’écrire dans mon journal tant que je n’avais pas quelque chose de positif à écrire. Je crois que j’ai recommencé à tenir un journal après mon arrivée à Babi. La tradition des jolis carnets est maintenant du passé cela dit. Mes deux derniers carnets qui m’ont servi de journaux intimes n’étaient pas aussi beaux que les premiers.Si je voulais m’autopsychanalyser je dirais que j’ai dû arrêté d’acheter ces carnets Moleskine parce qu’inconsciemment cette tradition était attachée à la présence de ma meilleure amie dans ma vie et au souvenir de l’achat de ce premier carnet ensemble. La meilleure amie n’existant plus, la tradition n’avait plus de raison d’exister. Les mots restent les mêmes que le carnet soit joli ou pas. Les carnets que j’ai acheté après ces trois là étaient des carnets bien plus simple. L’avant-dernier carnet était un cahier avec une couverture en velours cotelé vert et le dernier carnet avait une couverture en carton marron basique. J’ai même fini par faire moi-même un collage pour orner cette couverture (voir image d’illustration de cet article). Peut-être qu’au final, les carnets aux couvertures personnalisées par mes propres soins seront ma nouvelle tradition de jolis carnets ?
Aujourd’hui je cherche un nouveau carnet, cette fois non pas pour le rajouter à ma pile de carnets vierges mais pour faire du scrapbooking. L’idée m’est venu en voyant les quelques objets collés dans mon premier journal au même moment que mon algorithme des réseaux sociaux me montraient des gens qui remplissaient des carnets entiers avec de la peinture, du papier, du collage, des photos polaroid, du tissu etc. Je me suis dit qu’avec tous les voyages et les expériences que j’ai fait dans ma vingtaine, ça aurait été bien de pouvoir redécouvrir ces souvenirs exposés de façon créative, sur des pages illustrées par moi-même. Je n’ai pas le pouvoir de remonter dans le temps mais je peux commencer maintenant. Alors souhaite-moi bonne chance dans la recherche du carnet de scrapbooking idéal.
Recommendation
La recommandation de cette semaine est sponsorisée par mon souvenir de l'après-midi passé à Xochimilco, un quartier qui est l'un des derniers vestiges des voies navigables précolombiennes (la colonisation a vraiment ruiné beaucoup de bonnes choses partout.) Googlez-le pour le bien de vos yeux, les trajineras sont vraiment jolies et colorées. La nuit de mon arrivée à CDMX (Ciudad de Mexico), la capitale, Netflix m'a suggéré cette nouvelle série mexicaine pour adolescents car Netflix sait que j'aime les séries pour adolescents. Et je n'ai pas été déçue. La plus belle fleur est une série sur Mich, une adolescente rondelette qui vit à Xochimilco, qui va au lycée en pirogue (ou plutôt Canoé vu qu’on est sur le continent américain) et qui veut être cool dans son lycée. C'est une série qui fait vraiment du bien et ne t’inquiète pas, il ne s'agit pas de l’histoire pauvre fille grosse et triste qui essaie de changer son corps pour être acceptée. Au contraire, Mich utilise sa personnalité solaire et talents de chanteuse pour se faire remarquer. Je suis heureuse qu’on ait dépassé ces histoires à la Betty la fea/Ugly Betty. En plus, la série montre beaucoup de folklore mexicain. C'est une série mexicaine et fière de l’être, et moi j'aime quand les gens et les choses s'approprient leur identité comme ça. C'était marrant d'être à CDMX et de regarder une série qui se déroule à CMDX. Je n'avais jamais entendu parler de Xochimilco avant de regarder cette série et je suis allée visiter le quartier après l'avoir regardée. Vous voyez à quel point Netflix peut être utile ?
My dear friend,
Tsundoku. That’s the Japanese word for accumulating books without reading them. Personally, I've never been one of those people who buys books they don't read. I read all the books I buy and stop reading them if, once I've started, I don't like them. I rarely force myself to finish a book I don't like. There are so many interesting books to read that I won't be able to read them all in my lifetime, so why force myself to finish a book I don't like? Well, okay, I confess, I have a couple of books in my possession that I bought with the intention of reading them later. They are mostly books of essays or fiction that I would put in the "activism" category.I read a lot of them in my twenties but around 2018 I decided to stop reading books about black trauma. Being black with a consciousness of race, class, and race is still kind of a mindfuck because you want to learn more about the roots of all these evils but the more you learn the more rage devours you because in the end, these prejudices and traumas never stopped. As James Baldwin said, "To be a Negro in this country and to be relatively conscious is to be angry almost all the time." His country was the United States of America, but his quote works for any place where there are black people, even Africa, especially Africa. If I had to stop reading books about the traumas I lived through when I was in Babylon, I also had to turn my brain off a lot to enjoy life in Côte d’Ivoire, the oldest daughter of French neo-colonialism. I had no choice. Ignorance is a blessing, and sometimes you have to force this blessing on yourself in order to avoid being always depressed.
All that to say that, in general, I'm fine with the accumulation of unread books. My problem, on the other hand, is notebooks. I'm always buying them, telling myself I'm going to write lots of interesting things in them when I know full well that most of the things I write, I write them directly on my computer. In fact, since I started writing this newsletter, I've been writing less and less in my diary. I guess all my trauma dumping is done here. Thanks for reading. By the way, I think that once a year, I'm going to print out all the personal essays I publish here and paste them in my diary. I'll probably use them for my future book of autobiographical Afrofeminist essays. But back to the notebooks. I love notebooks, I can't resist them. Their covers are always super cute and every time I'm convinced that the notebook I'm buying is going to be THE one. The one that's going to turn me into a writer from the previous centuries, before the typewriter or the computer were invented. Of course, it never works out that way. When I moved house, I found a lovely little notebook that I bought after my boat tour of the Xochimilco canals, during my trip to Mexico City last year. On the cover of this notebook, there's a Trajinera, a typical colorful little boat, surrounded by multicolored flowers with the inscription "Xochimilco" written across the top in thick, colorful letters too.
I don't know what justification I gave myself for buying this one, but I do remember the excuse I gave myself for buying another handmade mini notebook, which I bought from a white hippie woman who was running a stall selling handmade objects on the lookout point on top of the Parc de Belleville in Paris. I also remember it was a really hot day. I bought this notebook along with a small paper fan, and as there was a short poem written on the cover of the notebook, I thought I'd use it to write haiku. Nearly two years later, I haven't written a single line in that notebook, not even a shopping list.
My love affair with notebooks began a long time ago. The day I turned thirteen, I took the money I'd received as a present to go and buy the padlocked diary I'd been eyeing up at the bookshop next door for months. My little sister would always find a way to open the padlock I'd hidden the key to, so she could read my intimate stories, and it drove me crazy. I think I finally stopped writing in that notebook because of her. Today I wonder where it is now. It must be in the many boxes and suitcases containing the tons of papers, books and binders; the residue of the many years of study of the three children my mother raised, and which clutter up the small apartment where she raised them. I'm curious to see what I was writing when I was thirteen. I think my childhood problems will seem very laughable now.
After this diary, whose private nature was knowingly ignored by my sister, I didn't have a diary until I went on my Erasmus exchange year to Liverpool in England. My best friend at the time bought me a little Moleskine notebook with a decorated cover. For those unfamiliar with the brand, Moleskine is a stationery brand that makes notebooks, including special-cover and limited-edition notebooks like the one I was given. My best friend and I were strolling through a large bookshop in Les Halles, Paris, when she approached the stationery aisle where the Moleskine notebooks were displayed. I remember following her and telling her that there was no point in spending so much money on a notebook, no matter how pretty it was. I think the words I used were, "Whether the notebook is pretty or not, the words you write in it will be the same." We were students and broke, after all. That's when she replied, "Actually, I want to buy it for you. After a few seconds of initial surprise, I burst out laughing and agreed. Of course I accepted. I wasn't used to this type of kindness.
Before leaving for my year abroad in England, I organized a picnic on the quays of Ile de la Cité and asked my college friends to write me a little note as a preface to my new notebook. I did the same with the second notebook, which I bought myself a few years later, when I'd finished writing in the pages of the first one. This time, it was just before going to Brazil for my final year internship. I was careful to choose the same type of notebook as the one my friend had bought me before, and voilà, just like that the tradition of pretty notebooks was launched.
I love rereading the little notes my friends wrote me, because they bring out clear images and vivid memories of my life back then. My adventures in Liverpool fill the first notebook, and I'm so happy to have it as a record of such a wonderful year that I sometimes wonder if I really lived it. But apart from the entire albums spilled from my digital camera onto Facebook, the few photos glued into the notebook train tickets and other souvenirs in physical form remind me that yes, I did live those carefree days. I even regret not having included more non-written mementos, such as tickets to our many parties, till receipts, more photos and other small everyday souvenirs. I've already told you that I'm very melancholic and my memories, both good and bad, come back to visit me often.
That, in a nutshell, is the origin of the tradition of my pretty Moleskine notebooks, a tradition I've kept alive for almost a decade. In fact, I brought these three notebooks back with me to Abidjan because they were too intimate to leave behind. For the last three years I've been dreading reopening them, because while they've witnessed some superb moments, they've also witnessed some of the worst. So much so, that one winter day in 2017, I decided to stop writing in my diary until I had something positive to write about. I think I started again in 2021. The tradition of pretty notebooks is now a thing of the past, so to speak. If I wanted to self-psychoanalyze, I'd say that I stopped buying those Moleskine notebooks because, unconsciously, this tradition was attached to the presence of my best-friend in my life and to the memory of buying that first notebook together. With my best friend gone, the tradition had no reason to exist. The words remain the same, whether the notebook is pretty or not.
The notebooks I bought after those three were much simpler. The penultimate one was a simple notebook with a green velvet cover, and the last one had a basic brown cardboard cover. I ended up making a collage of my own to decorate the cover (see the image illustrating this article), and perhaps in the end, notebooks with covers I've personalized myself is my new notebooks tradition. We’ve entered a new era ladies, and gentlemen.
Today I'm looking for a new notebook, this time not to add to my pile of blank ones, but to do some scrapbooking. The idea came to me when I saw the few glued objects in my first journal, at the same time as my social media algorithm was showing me people filling entire notebooks with paint, paper, collage, polaroid photos, fabric and so on. I thought, with all the travel and experiences I've had in my twenties, it would have been nice to be able to rediscover these memories displayed creatively, on pages illustrated by myself. I don't have the power to go back in time, but I can start now, so wish me luck in my search for the perfect scrapbooking notebook.
PS: Writing this piece, I noticed for the first time that in English, there is just one word for “carnet” (the small notebook you use to write down your thoughts and feelings) and “cahier” (the notebook you use in school). As a linguist, I find it outrageous because they’re not the same ! English really needs to do a better job at conveying nuances.
Recommendations
This week's recommendation is brought to you by my memory of the afternoon spent in Xochimilco, a neighborhood that is one of the last remnants of the Precolombian water ways (colonization really ruined lots of good things everywhere.) Google it for the sake of your eyes, the small boats are really pretty and colourful. The night I arrived in CDMX (Ciudad de Mexico), the capital city, Netflix suggested this new Mexican teenage series to me because Netflix knows I love teenage series. And I wasn't disappointed. The most beautiful flower is a series about Mich, a plump teenager who lives in Xochimilco, goes to school in a pirogue (or rather a Canoe since we are in the Americas) and wants to be cool in her high school. It's a really feel-good series and don't worry, it's not about a poor fat girl trying to change her body to be accepted. On the contrary, Mich uses her solar personality and her singing talents to become popular. I'm so glad we moved from those Betty la fea/ Ugly Betty storylines. Plus, it shows a lot of Mexican folklore. It’s a really proudly Mexican series and I love when people and things own their identities like that. It was fun being in CDMX and watching a series set in CMDX. I had never heard of Xochimilco before watching this and I went to visit after watching. See how useful Netflix can be?
I scribble in too many note books. One for things to do, one for daily things, one for thoughts, one for…oh, it’s endless and totally mad!!
I’m also currently using a basic cardboard cover notebook as my journal and I got my sister to personalise it for me with a painting and I love it so much; I’m thinking that’s what I’m going to start doing from now on. I also love when people point out the limitations in the english language after it’s been touted as superior for so long.