Peut-être que la fille noire survit dans cette histoire ? / Maybe the black girl survives in this one?
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Mixed media collage by moi (paper, pastel pencils)
Chèr.e ami.e,
Parfois, l'image de ma mère franchissant le portail de la résidence où j'ai grandi me revient à l'esprit. Cette scène, où elle sort pour m'aider à porter mes lourds bagages, s'est répétée de nombreuses fois. Moi revenant d'un long séjour à l'étranger, tantôt heureuse, tantôt soulagée, tantôt triste d'être de retour, tantôt indifférente parce que je savais que j'allais bientôt repartir en voyage et elle, qui sort m’accueillir dans un boubou, un bonnet, un peignoir, toujours des vêtements d'intérieur parfois agrémentés d’une veste ou d’un manteau enfilés à la va vite, selon la saison . Cette scène s'est répétée trop souvent à mon goût car j'ai toujours voulu m'enfuir loin de ce petit appartement. Mais au fil des années, mon retour a signifié différentes choses et aujourd'hui, il signifie de l’espace et du temps pour appréhender le futur. Cette fois-ci, mon retour est mitigé car même si je suis fatiguée de cette ville, je n'avais pas prévu de la quitter avant les six prochains mois. La vie en a décidé autrement. La vie, c'est cette stupide équipe d'amateurs qui m'a embauché il y a peu de temps avec d'autres personnes, réalisant qu'ils n'avaient pas d'argent pour autant de nouvelles embauches finalement . J'avais accepté leur manque de professionnalisme et leur mauvais salaire parce que cela me donnerait plus de temps et moins de stress pour travailler sur mes projets artistiques. Je souffre d'anxiété et un salaire plus élevé signifie toujours plus de responsabilités, plus d'exigences et mon anxiété passe de gérable à débilitante. J'avais décidé de choisir la paix plutôt que l'argent. Grosse erreur. Mes finances de l’année avait été planifié dans les moindres détails car Abidjan est loin d’être une ville pas chère, mais vous savez ce qu'on dit : on fait des projets et la vie se moque de nous. Je parie qu'elle rit bien en ce moment, cette sale connasse.
Alors que j'essaie de me débarrasser du sentiment d'être la ratée de la famille en retournant une fois de plus chez ma mère, alors que je fais le deuil de mon magnifique appartement douillet et parfaitement décoré qui a été un cocon pour moi et a joué un rôle essentiel dans mon rétablissement, j'essaie également d'éviter de faire le point. Peut-être parce que cela m'obligerait à mettre de côté mon penchant inhérent pour le négatif et à réaliser qu'en effet, je suis bien plus guérie qu'à mon arrivée et que, même si je ne me sens pas au sommet de ma forme (et ce ne serait probablement plus jamais le cas), la mission a été accomplie.
Lorsque les gens me demandent ce qui m'a poussé à retourner vivre dans mon pays natal, je réponds toujours : « Paris essayait de me tuer », et c'est vrai, elle essayait de me tuer, cette sale connasse. Je suis arrivée ici suicidaire et gravement déprimée. Il m'a fallu de nombreux efforts pour me sortir de ce trou noir. Je ne sais pas comment j'ai fait, mais je l'ai fait, c'était dur. Emménager dans mon bel appartement, adopter mon chat et avoir l'argent nécessaire pour commencer une thérapie cognitivo-comportementale m'a énormément aidée à me rétablir. Le fait de ne pas subir le racisme des Blancs, l'exposition au soleil et la nourriture biologique sans gluten ont également été déterminants. Comme je vis avec deux maladies incurables, j'avais besoin de changer de mode de vie pour ne pas mourir. Depuis que je suis ici, j'ai même réduit mes médicaments, arrêté la pilule, découvert des remèdes naturels pour traiter les symptômes de l'endométriose et perdu tout le « poids de la dépression » de manière organique. Lorsque les substances et autres hormones qui se battent dans ton corps ne te force plus à utiliser la nourriture comme seule source de plaisir, ça peut se produire. Les choses n'ont cependant pas été parfaites, comme dans tout ce qui se passe dans la vie. Comme je n'avais jamais vécu ici en tant qu'adulte, j'ai subi un choc culturel que je n'avais pas vu venir. Je pense que le plus dur a été la difficulté à se faire des ami.e. s. Je n'ai jamais été très famille, alors me rapprocher de ma famille élargie a été difficile et j'ai même arrêté d'essayer. J'ai également cessé d'essayer de me faire des ami.e.s, car lorsque je suis arrivée, l'extravertie que je suis a lancé de nombreuses invitations à des femmes de mon âge ( et même à certains hommes !), parfois plusieurs fois de suite. Ils et elles acceptaient volontiers mes invitations à sortir, mais ils et elles ne me renvoyaient jamais l’ascenseur, l’intérêt n'était réciproque je suppose. Bizarre ? Je sais. Il se passait la même chose lors de mes dernières années à Paris d’ailleurs. Vous connaissez le jeu « laissez-moi d'abord arrêter d'écrire pour voir qui se souvient de moi et m'écrit » ? J'y ai joué et j'ai perdu de nombreuses fois.
Je pense que l'exemple le plus frappant est celui d'une « amie » de Paris dont le partenaire vivait à Abidjan et qui faisait donc souvent l'aller-retour. Lorsque j'ai réalisé que c'était toujours moi qui demandais de ses nouvelles, j'ai arrêté et j'ai attendu, attendu et attendu. Un an plus tard, une autre personne m'a dit qu'elle avait déménagé pour une durée indéterminée à Abidjan et qu'elle avait eu un bébé. À ce jour, elle ne m'a jamais contacté. Pour moi, elle était mon amie d'après tout ce que nous avons fait ensemble et tout ce que nous avons partagé, mais peut-être que tout cela n'était que dans ma tête. J'ai des tas d’histoires comme ça. Ma mère me dit que c'est ça la vie d'adulte. Elle me dit que les femmes de mon âge ne se préoccupent que de leur partenaire, de leurs enfants, de leur travail peut-être. Elles n'ont pas de temps pour l'amitié. Peut-être qu’elle raison, peut-être que c’est moi qui suis bizarre de rechercher de nouvelles amitiés à ce stade de ma vie. Peut-être que ça fonctionnait à l'école, à l'université, au début de la vie adulte, mais pas après ? Qu'est-ce que j'ai mal compris ? Il y a plusieurs mois, j'ai écrit quelque chose sur ce que l'on ressent lorsqu'on est constamment ghosté, mais je n'ai jamais osé le publier, peut-être le ferai-je un jour. Cela dit, avec le temps, j'ai compris pourquoi la plupart des gens ici restent se contente de leur famille et quelques amis d’enfance. Il y a beaucoup de gens qui essaient de se rapprocher d’autres gens par intérêt, en fonction de ce qu’ils peuvent en tirer( et il n’y a pas grand chose à tirer de moi). Il y a aussi beaucoup malveillance active de la part de personnes qui se mettent en compétition unilatérale avec toi. C'est certainement dû au fait que cet environnement offre beaucoup moins d'opportunités que les autres environnements que j'ai connus, et les gens ont donc l'impression qu'ils doivent saboter, intriguer et/ou jouer les gatekeeper pour obtenir ou conserver les miettes qu’on leur donne. C'est une mentalité de « crabe dans un seau » qui m'est franchement étrangère, à moi et à ma nature généreuse par défaut. Comme je l'ai dit, je suis peut-être la personne bizarre qui n'a pas encore compris la nature humaine. Cependant, comme j'ai dit que je lutterais contre mes bais négatifs et, même si ceux-ci se comptent sur les doigts d'une main, je dois m’avouer que j'ai également noué de véritables liens. Ne pas les reconnaître serait injuste car ces quelques personnes ont également joué un rôle très important dans mon rétablissement.
En ce moment, je ne peux plus me permettre de suivre une thérapie et je suis surprise de constater que j’arrive à faire sans même si c’est difficile lorsque la dysphorie prémenstruelle et l’insomnie de plusieurs jours d’affilé m’attrapent. Cela n'aurait pas été possible il y a quatre ans cela dit. Depuis que j'ai déménagé à Abidjan, j'ai également fait plus de choses que je pensais ne pas pouvoir faire du tout ou ne plus pouvoir faire. La plus importante est que j'ai retrouvé le chemin de l'écriture et des arts en général. J’ai envie d’écrire, de finir mon livre, de faire des résidences, de monter des pièces de théatre et des expositions, de sortir, de voyager, d’aller à des rendez-vous galants et de faire l’amour. Mais non, toute mon énergie est engloutie par ma malédiction personnelle. Je dois retourner à Babylone et réessayer de nouveaux et d'anciens traitements parce que ma santé s'est détériorée et que les choses que j'avais mises en place pour améliorer ma qualité de vie ne fonctionnent plus. Selon les recherches que je fais régulièrement en ligne et qui me laisse toujours en larmes à 8h du matin, en quatre ans il n’y a pas grand chose de nouveau qui a été inventé pour traiter ce que j’ai. Je veux vraiment être stable, mais mon corps ne me laisse pas. En début de semaine, david mon ex-collègue préféré m’a demandé si j’avais fait le deuil de mon ancienne vie. Je lui ai répondu que le problème c’est que dans mon cas, ce deuil ne finit jamais.
Bien que nous n'ayons plus de séances, sauf en cas d'urgence, ma psy Chioma est toujours à portée d’un message sur whatsapp, parce qu'elle est gentille comme ça. Je lui ai dit que j'étais terrifiée à l'idée de retourner voir mes medecins et de me retrouver dans la même situation que celle dont j'ai lutté si durement pour m'extraire c’est à dire une situation où tout ce qu’on me prescrit pour régler le problème X empire le problème Y et vice versa. Je ne suis pas sûre d'avoir la force de recommencer des traitements non-holistiques avec des effets secondaires terribles qui clashent entre eux et me laissent exangues, le cerveau et le corps sans dessus-dessous, comme si un camion-citerne venait de me renverser. Et tout ça en m’efforçant de sourire à de potentiels futurs employeurs et en gérer le stress d’un nouvel emploi où j’ai encore dû mentir sur mon état de santé pour ne pas être discriminée. Mais Chioma m'a dit que cette fois, ce ne sera pas pareil, parce que je ne suis plus la même personne. Elle a raison sur ce point même si je ne me sens pas particulièrement plus forte cela dit. Ce qui ne te tue pas te rend forte ? non, ce qui ne te tue pas, ne te tue pas, c’est tout (et ça te tuera peut-être plus tard). Telle est ma vérité. Mais bon, peut-être que la fille noire survivra dans cette nouvelle histoire ? On verra bien.
Recommendation
Ma recommandation aujourd'hui est le livre The black girl survives in this one (la fille noire survit dans cette histoire), uniquement disponible en anglais pour l’instant. J'adore la couverture (regardez les ongles !). Il s'agit d'un recueil de courtes histoires d'horreur et il est commercialisé en tant que livre de fiction pour jeunes adultes. La préface est signée Tananarive due, une écrivaine et éducatrice afro-americaine dont la spécialité est l’horreur du point de vue des noir.e.s. Il te faut savoir que personnellement, je déteste les histoires d'horreur en général. Mon cerveau d’hypersensible neurodivergente est beaucoup trop influençable pour eux et me laisse voir des choses pendant un certain temps. J'ai acheté ce livre parce que l'auteur Zakiya Dalila Harris a écrit l'une des histoires et comme je suis la personne qui a traduit son premier livre, The Other Black Girl, en français, je me suis dit que j'allais y jeter un coup d'œil. En plus, le fait que je sache déjà que la fille noire survit à la fin m'a rassurée. D'ailleurs, quand j'ai traduit le livre de Zakiya, il y avait une citation de Tananarive's due au début qui disait un peu comme « L'histoire des noirs appartient au genre de l’horreur » et est-ce qu'elle a tort ? Non, elle n'a pas tort. Notre histoire collective et nos réalités sont les choses les plus effrayantes qui soient. J'ai donc pris mon courage à deux mains pour lire des histoires d'horreur écrites par des Noirs, comme j'ai pris mon courage à deux mains pour aller voir les films Get out (pas si effrayant que ça) et Us (relativement effrayant). J'en suis à deux histoires, et même si je peux dire que c'est très bien écrit, je vais interrompre ma lecture et attendre d'être entourée de gens pour recommencer. Les histoires d'horreur me font beaucoup trop peur, mais si vous être plus courageux.ses que moi, n'hésitez pas une seconde à lire ce livre. Je serai ravie de savoir ce que vous en avez pensé.
My dear friend,
Sometimes, the image of my mother walking through the gate of the residence where I grew up comes to mind. This scene, of her coming out to help me with my heavy luggage, has been repeated many times. Me coming back from a long stay abroad, sometimes happy, sometimes relieved, sometimes sad to be back, sometimes indifferent because I knew I'd soon be traveling again, and her coming out to welcome me in a boubou, a bonnet, a bathrobe, always indoor clothes, sometimes with a jacket or coat thrown on, depending on the season. This scene was repeated too often for my liking, as I always wanted to escape from this little apartment. But over the years, my return has meant different things, and today it means space and time to figure things out. This time, my return is lukewarm, because although I'm tired of this city, I hadn't planned to leave it before the next six months. Life decided otherwise. Life being that stupid amateur team that hired me and a few others not long ago, realizing they didn't have the money for so many new hires after all. I had accepted their lack of professionalism and poor pay because it would give me more time and less stress to work on my artistic projects. I suffer from anxiety and a higher salary always means more responsibility, more demands and my anxiety goes from manageable to debilitating. I had decided to choose peace over money. My finances for the year had been planned down to the last detail because Abidjan is far from being a cheap city, but you know what they say: you make plans and life laughs at you. I bet she's having a good laugh right now, that dirty bitch.
As I try to shake off the feeling of being the family failure by moving back in with my mother once again, as I mourn the loss of my beautiful, cozy and perfectly decorated apartment that has been a cocoon for me and played a vital role in my recovery, I'm also trying to avoid taking stock. Perhaps because it would force me to put aside my inherent penchant for the negative and realize that, indeed, I'm far more healed than when I arrived and that, even if I don't feel at the top of my game (and I probably never would), the mission has been accomplished.
When people ask me what prompted me to return to my homeland, I always reply: "Paris was trying to kill me", and it's true, that, she was trying to kill me, that dirty bitch. I came here suicidal and severely depressed. It took a lot of effort to pull myself out of that black hole. I don't know how I did it, but I did it, and it was hard. Moving into my beautiful apartment, adopting my cat and having the money to start cognitive-behavioral therapy helped me tremendously in my recovery. Freedom from white racism, exposure to sunlight and gluten-free organic food were also instrumental. As I live with two incurable diseases, I needed to change my lifestyle so as not to, well, die. Since I've been here, I've even reduced my medication, gone off the pill, discovered natural remedies to treat the symptoms of endometriosis and lost all the "depression weight" organically. When your body no longer forces you to use food as your only source of pleasure, it can happen. Things weren't perfect, however, as with everything in life. As I'd never lived here as an adult, I experienced a culture shock I hadn't anticipated. I think the hardest part was making friends. I've never been much of a family person, so connecting with my extended family was difficult and I even stopped trying. I also stopped trying to make friends, because when I first arrived, the extrovert in me extended numerous invitations to women my age ( and even men!), sometimes several times in a row. They gladly accepted my invitations to go out, but they never returned the favor, the interest was not reciprocated. Weird? I know it is. The same thing happened in my last years in Paris. You know the game "let me stop writing first to see who remembers me and writes to me"? I've played it and lost many times.
I think the most striking example is that of a "friend" from Paris whose partner lived in Abidjan, so she often went back and forth. When I realized that I was always the one asking about him, I stopped and waited and waited and waited. A year later, another person told me she'd moved indefinitely to Abidjan and had a baby. To this day, she has never contacted me. To me, she was my friend based on everything we did together and everything we shared, but maybe it was all in my head. I have lots of stories like that. My mother tells me that this is what adulthood is all about. She tells me that women my age only care about their partners, their children, their work maybe. They have no time for friendship. Maybe she's right, maybe I'm the weirdest, the stupidest, the one who always put friendships first. Maybe it worked in school, in college, in early adulthood, but not after? What did I misunderstand? I've written something about what it feels like to be constantly ghosted, but I've never dared publish it, maybe I will one day. Having said that, over time I've come to understand why most people here stick to their family and a few childhood friends. There's a lot of active malevolence from people who are in one-sided competition with you. It's certainly due to the fact that this environment offers far fewer opportunities than other environments I've known, so people feel they have to sabotage and play gatekeeper to get or keep the crumbs they're given. It's a "crab in a barrel" mentality that's frankly alien to me and my default generous nature. As I said, maybe I'm the weird one who hasn't figured out human nature yet. However, I did say that I would fight my negative bias and, although they can be counted on the fingers of one hand, I have also made some real connections. Failing to acknowledge them would be unfair, as these few people have also played a very important role in my recovery.
At the moment, I can't afford therapy and I'm surprised to find that I can manage without it, even though it's difficult when premenstrual dysphoria and insomnia get me and refuse to let go of me for several days in a row. Doing without therapy wouldn't have been possible four years ago, though. Since moving to Abidjan, I've also done more things that I thought I couldn't do at all or couldn't do any more. Most importantly, I've found my way back to writing and the arts in general. I want to write, finish my book, start another book, do residencies, put on theater plays and exhibitions, go out, travel, date and make love. But no, all my energy is swallowed up by my personal curse. I have to go back to Babylon and try new and old meds again because my health has deteriorated and the things I had put in place to improve my quality of life are no longer working. According to the research I regularly do online, which always leaves me in tears at 8 am, in four years there's not much new that's been invented to treat what I have. I really want to be stable, but my body won't let me. Earlier this week, David, my favorite ex-colleague, asked me if I had properly mourned my old life. I told him that the problem is that, in my case, that mourning never ends.
Although we no longer have sessions, except in case of emergency, Chioma, my therapist is always just a whatsapp message away, because she's nice like that. I told her I was terrified of going back to my doctors and finding myself in the same situation I've fought so hard to extricate myself from, i.e. a situation where whatever I'm prescribed to fix problem X makes problem Y worse and vice versa. I'm not sure I have the strength to go back on non-holistic treatments with terrible side-effects that clash with each other and leave me worn out, my brain and body turned upside down, as if I'd just been hit by a tanker truck. And all this while trying to smile at potential future employers and dealing with the stress of a new job where I still had to lie about my state of health to avoid being discriminated against. But Chioma tells me that this time it won't be the same, because I'm not the same person. She's right about that, even if I don't feel particularly stronger. What doesn’t kill you make you stronger ? Nope, what doesn't kill you just doesn't kill you (and it might kill you later). That's my truth. But hey, maybe the black girl will survive in this new chapter. We'll have to wait and see.
Recommendation
My recommendation today is The black girl Survives in this one. I love the cover (peep the acrylics !). This is a collection of short horror stories and is marketed as YA fiction. The preface is by Tananarive due, an African-American writer and educator specialized in horror from the black perspective. You have to know that I hate horror stories. My neurodivergent hypersensitive brain is far too suggestible for them. I bought this book because author Zakiya Dalila Harris wrote one of the stories and as I'm the person who translated her first book, The Other Black Girl, into French, I needed to check this new book out. What's more, the fact that I already knew that the black girl survives at the end reassured me. By the way, when I translated Zakiya's book, there was a quote from Tananarive's due at the beginning that went something like "Black history belongs to the horror genre" and is she wrong? No, she's not wrong. Our collective history and realities are the scariest things there are. So I've plucked up the courage to read horror stories written by black people, just as I plucked up the courage to go see movies like Get Out (not that scary) and Us (moderately scary). I'm two stories in, and while I can say it's very well written, I'm also going to interrupt my reading and wait until I'm living with people, to start again. Horror stories scare me far too much, but if you're braver than I am, don't hesitate for a second to read this book. I'd love to hear what you think.
Je me reconnais beaucoup dans ce texte. Merci à toi pour ce partage. Ça fait du bien. Si un jour tu souhaites le publier, j'aimerais beaucoup lire ce que tu as écrit sur le fait de se faire ghoster à plusieurs reprises, je pense que ça parle à beaucoup d'entre nous.
Thank you so much for sharing this with us. I’ve also found myself losing in the game of waiting for other people to reach out. But like you said, we have to acknowledge the connections that exist and how much they’ve impacted our lives. Quality over quantity.
I’m glad you’re feeling better and I hope things go up from here and everything falls into place for you.
Also, adding this book to my TBR, thank you!